La Région Bourgogne Franche-Comté, c’est 1,1 milliard d’euros de fonctionnement. Et 68 millions d’euros en moins en 2025, selon les contours de la Loi de finances, dans laquelle le gouvernement de Michel Barnier précise l’effort demandé aux collectivités territoriales pour sortir le pays de l’endettement.

La soudaineté de cette annonce et l’ampleur de l’effort demandé révoltent la présidente de la Région Marie-Guite Dufay (PS). « La France est au bord de la faillite : comment a-t-on pu en arriver là ? » interroge-t-elle, rageant de n’avoir eu « aucune alerte » sur la situation avant que ne tombe le couperet. « Je ne jette pas la pierre au gouvernement Barnier. Il a même du courage de s’être lancé dans une aventure pareille. »

Casse-tête budgétaire en vue

Entre les lignes, c’est la gestion de l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui est ciblée. « Mais ça ne sert à rien de dire qui est responsable. Il faut aller de l’avant », tranche la présidente.

Où prendre ces 68 millions? Que sacrifier ? C’est le casse-tête des élus régionaux. 

Un autre chiffre passe mal. « Les collectivités locales comptent pour 8 % dans l’endettement public. Là, ce qui nous est demandé comme effort, c’est 16 % », observe Marie-Guite Dufay, qui « compte sur le débat parlementaire qui s’ouvre » pour faire bouger les lignes. « L’ampleur de ce qui est annoncé, c’est terrifiant. »

Trois secteurs sanctuarisés ?

Pour autant, la présidente est prête à participer à l’effort national. « La Région Bourgogne Franche-Comté prendra sa part pour contribuer au désendettement, promet-elle. Mais ce qui est demandé va être tellement sanglant et coûteux en termes de diminution de services pour les habitants… » Et de citer les trains, la dotation aux lycées, les aides aux entreprises, aux agriculteurs, à la culture, au sport, etc.

Marie-Guite Dufay souhaite toutefois sanctuariser trois secteurs : la transition écologique, les demandeurs d’emploi et l’aide à la culture et au sport.

La Région a d’ores et déjà repoussé son débat d’orientation budgétaire (prévu en décembre) à février et le vote du budget à fin mars, afin d’étudier la question. « Il va falloir s’attaquer à une falaise. Je suis prête pour des arbitrages douloureux. Mais pour ça, nous avons besoin de temps », souffle l’élue.

Sabrina Huard Yonne Républicaine